Terre APARA.

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Lancement du projet « Terre Apara » avec un premier groupe pilote

Une dizaine de viticulteurs a suivi le parcours d’accompagnement organisé les 25 et 26 avril aux Caves du Commandeur à Montfort par le Syndicat des vins Côtes de Provence. Accompagnés par des spécialistes, ils ont pu échanger sur le fonctionnement de leurs sols et sur les itinéraires agroécologiques à mettre en place. Une démarche constructive et innovante qui fait déjà ses preuves.

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Principe du parcours d’accompagnement

Le projet « Terre Apara », qui signifie « protéger la terre » en provençal, vise à amener des groupes d’une dizaine de viticulteurs vers une gestion durable des sols en réalisant un parcours d’expertise et d’accompagnement. Le principe de ce parcours consiste à comprendre la santé des sols viticoles à partir d’un état des lieux, tout en restant en lien avec les pratiques déjà mises en place dans le but de concevoir en coopération un itinéraire technique durable et adapté à sa situation.

Concrètement, chaque viticulteur réalise en premier lieu un diagnostic de sol centré sur la problématique carbone sur une de ses parcelles Ils participent ensuite pendant deux jours à des ateliers pour interpréter les résultats et comprendre la problématique sol. Ils mettent enfin en œuvre des pratiques agroécologiques adaptées au vignoble de Provence. Les vignerons ont à ce stade toutes les clés en mains pour mettre en place les leviers qui leur semblent pertinents selon leurs contraintes et les besoins du sol.

« L’intérêt de partir d’un état des lieux permet de connaitre d’où l’on part pour savoir où l’on va. »

Les principaux leviers d’actions se structurent autour de trois piliers :

  • la couverture des sols
  • l’apport de matières organiques
  • l’optimisation du travail du sol

De nombreuses adaptations sont possibles et les limites de chaque pratique sont bien définies. L’état des lieux permet de prioriser et de définir ce qu’il est possible de faire pour répondre à une problématique ciblée.

Il n’y a pas de dogmatisme sur une seule pratique mais plutôt une présentation de l’ensemble des solutions possibles, de façon neutre, pour que chacun puisse ensuite les adapter à son système !

Ce parcours permet également l’échange d’astuces entre viticulteurs et le partage d’expériences qui permettent de passer de la théorie à la pratique de manière efficace.

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Des résultats encourageants à Montfort

Un premier format de parcours d’accompagnement a été proposé aux Caves du Commandeur à Montfort avec des diagnostics complets réalisés par le laboratoire Celestat Lab, référent dans l’analyse biologique des sols sur le pourtour méditerranéen.

Les deux jours ont été animés par Benoit CHORRO (Icosysteme) et Thibaut DEPLANCHE (Celestat Lab), reconnus pour leur expertise dans la région et leur qualité de formation.

Les différents indicateurs pris en compte reflètent la durabilité des pratiques réalisées depuis plusieurs dizaines d’années :

  • quantité, qualité et évolution de la matière organique
  • biomasse microbienne

Les analyses et la synthèse réalisée ont pu conforter certains viticulteurs dans leur choix de pratiques (couverts végétaux depuis 10 ans), ou remettre en question ceux des autres (stock et qualité de matière organiques extrêmement faibles) ; le tout à partir d’analyses objectives sur des parcelles proches où les viticulteurs peuvent s’identifier.

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L’objectif était d’aborder ce sujet complexe avec méthodologie

Thibaud DEPLANCHE a notamment pu présenter les actions prioritaires à mettre en place pour éviter des erreurs communément faites dans notre vignoble (couverts non adaptés, nature de la matière organique/mauvais choix ?).

La mise en œuvre technique des pratiques agroécologiques a ensuite été présentée par Benoît CHORRO, engendrant beaucoup de questions autour de la méthode de semis.

La journée s’est terminée avec un atelier de co-conception d’itinéraire technique où les viticulteurs ont pu visualisé concrètement les pratiques qu’ils pourraient mettre en place. Ils repartent ensuite avec un plan d’action.

3. Photo n°3
Intervention de Thibault DEPLANCHE du laboratoire Celestat Lab
4. Photo n°4
Atelier de co-conception animé par Benoit CHORRO (casquette) et Antoine MATHIAS
5. Photo n°5
Exemple d’ITK conçu pendant l’atelier
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Démarches innovantes et nécessité de transfert des connaissances

En dehors du constat alarmant de dégradation des sols en Provence, le projet s’est construit autour de deux observations faites sur le terrain :

  1. La difficulté de mettre en place certaines pratiques agroécologiques à cause de nos conditions climatiques.
  2. La réussite de certains viticulteurs pour adapter certaines pratiques à leur système.

L’objectif du projet Terre Apara est également de valoriser les connaissances locales et le travail déjà réalisé par des « viticulteurs expérimentateurs ». La démarche se veut ascendante et les connaissances agroécologiques ne sont pas réservées qu’aux experts. Une plateforme d’échange sera d’ailleurs prévue pour continuer de suivre les évolutions des pratiques dans l’appellation.

Terre Apara se place par ailleurs dans la lignée d’ECOVITISOL®, un projet de recherche mené par l’INRAe de Dijon et le Syndicat des vins Côtes de Provence visant à étudier la qualité microbiologique des sols de notre appellation (restitution prévue en novembre 2023).

Ce parcours d’accompagnement permettra de mettre en valeur l’ensemble des travaux ainsi que les résultats d’autres articles scientifiques, souvent peu connus des opérateurs. Un travail de synthèse bibliographique et de vulgarisation scientifique sera d’ailleurs réalisé en parallèle du projet pour transmettre au mieux les connaissances locales aux participants.

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Suite du projet et participation

Un second groupe pilote devrait suivre le parcours pour affiner le format et améliorer la méthode. Ensuite, durant la période d’automne et d’hiver 2023-2024, plusieurs créneaux seront proposés à des périodes différentes.

Pour participer, vous pouvez contacter Antoine MATHIAS en indiquant votre secteur afin de créer des groupes proches de chez vous avec une typologie de sol similaire.

Une présentation en groupe sera ensuite réalisée, vous pouvez venir à plusieurs de la même structure.

Une belle occasion d’avancer collectivement vers ce sujet à ne pas manquer !

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Témoignage

Cédric BERNARD, Viticulteur à Montfort-sur-Argens.

Quelles sont les motivations qui vous ont conduites à participer au projet Terre Apara ?

Cédric BERNARD : Ma première motivation repose sur une nouvelle approche à avoir vis à vis de la viticulture pour revenir à des choses plus naturelles et plus globales. L’idée maîtresse est de mettre en place une dynamique entre la vie du sol, la vigne et l’évolution du climat, qui soit en cohérence avec les évolutions réglementaires tout en étant la plus respectueuse possible de la nature. Les couverts végétaux semblent être une voie intéressante à explorer. Ils permettent de savoir, après analyse, ce qui est nécessaire à la vie du sol sans concurrencer la vigne. À condition bien sûr que les éléments semés soient adaptés à la parcelle et qu’ils soient détruits au bon moment et avec le bon outil !

Après avoir réalisé le parcours de formation ainsi qu’un diagnostic sur l’une de vos parcelles, quelles conclusions retenez-vous de cette démarche ?

Cédric BERNARD : Cette approche a mis en évidence les carences de ma parcelle. Je suis aujourd’hui bien mieux à même de comprendre ce qu’il y a à faire pour atteindre mon objectif : produire du raisin tout en préservant la pérennité de mes sols à court et long terme. D’autre part, cette approche offre la possibilité à différents viticulteurs de partager non seulement leurs préoccupations, mais aussi leurs propres expériences. Ce partage nous permet de mieux nous connaître et créé une certaine cohésion entre vignerons, en plus de l’aspect purement agricole. Cela paraît évident mais en réalité, peu le font.

Quelles pratiques pensez-vous mettre en œuvre ou faire évoluer à l’avenir au sein de votre vignoble ?

Cédric BERNARD : Je vais mettre en place un compost chaque année pour nourrir ma parcelle en carence ainsi qu’un couvert végétal adapté aux besoins de mes sols sur le reste de mon exploitation. Je souhaite pratiquer l’alternance : couvert végétal un rang sur deux et alterner chaque année. Je ressors renforcé dans ma démarche et surtout, un peu plus compétent et autonome dans le parcours technique ! Même si cela nécessite quelques investissements, comme un bon semoir, par exemple, je suis convaincu par la démarche. Je serais curieux de réitérer l’exercice dans quelques années pour voir l’évolution de mon exploitation !

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