Vitipastoralisme.

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Le vitipastoralisme en Provence, un modèle ancestral, unique et vertueux

Le pâturage de l’herbe par les ovins en viticulture se résume bien souvent à la simple volonté de contrôler l’enherbement, l’activité d’élevage restant secondaire.

Saviez-vous que dans le territoire des Côtes de Provence, des éleveurs vivent en partie de cette pratique qui leur permet d’avoir accès à de l’herbe en hiver ?

À cette période, l’enherbement naturel en viticulture représente jusqu’à 40% de l’alimentation des moutons dans la région ! Avec des troupeaux de 300 à 600 têtes, une centaine d’éleveurs sillonnent le territoire à la recherche de verts pâturages 🌿 en complément des prairies, avant de transhumer vers les alpages pour l’été. ⛰️

Une activité à double bénéfices donc, où le viticulteur économise le passage d’un tracteur pour maintenir l’herbe, et où les éleveurs y trouvent une ressource indispensable ! Un cercle vertueux qui permet également d’introduire des animaux dans le système viticole avec des avantages agronomiques et écologiques.

La logistique est de mise car piloter un troupeau de plusieurs centaines de moutons ne s’effectue pas sans concertation. Si vous recherchez un éleveur avec un troupeau sur votre zone, le CERPAM – service spécialisé en pastoralisme pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur – facilite la mise en relation :

  • Bouches du Rhône/Sainte-Baume/Provence Verdon : Alice Predal – apredal@cerpam.fr
  • Lacs et Gorges du Verdon/Cœur du Var/Sud Sainte Baume/Golfe de Saint-Tropez/Roquebrune et Esterel : Julien Fontaine – jfontaine@cerpam.fr
  • Dracénie/Pays de Fayence/Provence Verte/MPM : Alice Bosch abosch@cerpam.fr

La Chambre d’Agriculture du Var a publié un guide reprenant toutes les étapes à suivre pour mettre en place cette pratique. Un document synthétique et indispensable pour débuter à retrouver ici. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Lise Martin : lise.martin@var.chambagri.fr

Une bonne communication entre les éleveurs et les viticulteurs est également nécessaire au bon déroulement de la démarche : surfaces concernées, hauteur de l’herbe, espaces à pâturer, espaces à éviter, etc. Les éleveurs gèrent les durées de pâturage dans les parcelles : la plupart du temps, le troupeau reste seulement un à deux jours afin d’éviter les tassements et autres dégradations.

Quid des couverts végétaux ?

« Je ne les sème pas pour nourrir les moutons ! » entend-on régulièrement. La réponse se trouve dans les objectifs visés par les viticulteurs. Pour Jean-Pierre Daziano, viticulteur et propriétaire du Domaine de la Fouquette (Les Mayons), le recours au vitipastoralisme est bénéfique car il évite un passage interceps et les couverts réussissent à bien repartir au printemps.

Si les taux de matière organique sont très bas et que vous recherchez plutôt la restructuration et la régénération de vos sols, la restitution directe des couverts végétaux peut être privilégiée, au moins les premières années.

Introduire de la matière organique animale et fraiche passant par l’estomac polygastrique et fermentaires des ovins pourrait également de stimuler l’activité biologiques des sols de manière naturelle. Une question qui sera étudiée dans le cadre du projet ECOVITISOL® Provenceoù les équipes de l’INRAe étudient la diversité, la biomasse et les interactions des micro-organismes dans les sols de l’appellation Côtes de Provence en fonction des pratiques. 🔍