ECOVITISOL® Provence .

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Les sols de notre appellation sont-ils en bonne santé et sont-ils vivants ?

C’est est une question qui est devenue prioritaire ces dernières années avec de nouvelles connaissances et outils pour évaluer la qualité biologique des sols. La restitution du projet ECOVITISOL, débuté en 2022, nous offre un point de départ fondamental et des conclusions décisives.

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Restitution de l’étude sur la qualité microbiologique des sols

L’étude ECOVITISOL en bref

ECOVITISOL : Qu’est-ce que c’est ?

Le projet ECOVITISOL vise à évaluer la qualité organique et biologique des sols et étudier le lien avec les pratiques viticoles en partenariat avec l’INRAE de Dijon. L’objectif de ce projet est d’établir un premier état des lieux et de répondre à aux problématiques suivantes : comment évaluer la vie dans nos sols et quelles pratiques l’influencent ?

L’échantillon analysé en Côtes de Provence

En décembre 2022, une soixantaine de parcelles en AOP Côtes de Provence avec des pratiques culturales différentes (AB, HVE, Biodynamie ; enherbement ou non ; amendement organique ou minéral ; travail du sol ou non ; etc.) ont été échantillonnées.

« Des résultats et des échanges enrichissants pour comprendre et préserver la santé des sols en Provence. »

Les paramètres étudiés

Les paramètres étudiés dans les analyses sont les paramètres physico-chimiques et organiques classiques en complément d’autres indicateurs innovants : biomasse et diversité microbienne (champignon et bactérie), intéraction microbienne ou encore qualité de la matière organique.

La restitution des résultats

L’ensemble des résultats a été présenté lors de la restitution du projet, en décembre 2023 avec l’équipe de chercheurs et les 50 participants au projet. Chaque participant a pu recevoir une fiche de résultat avec les différents indicateurs de santé des sols, suivi d’une discussion pour co-interpréter ces résultats.

Avec Lionel RANJART, directeur de recherche à l’INRAE

Des résultats cohérents avec les études précédentes

Le projet ECOVITISOL en Provence fait suite à des précédents projets en Bourgogne et en Alsace permettant de comparer les résultats avec des sols viticoles d’autres régions, où nous avons trouvé des similitudes et des différences. Pour simplifier la restitution, la qualité écologique des sols est résumée en trois catégories : bonne, moyenne ou mauvaise.

Les résultats en Provence

Dans son ensemble, la qualité écologique des échantillons de sol prélevés est bonne dans la majorité des parcelles. Plus précisément, 49% des parcelles étaient considérées de bonne qualité, 40% de moyenne qualité et 11% de très mauvaise qualité. Ce résultat est inférieur aux résultats des sols prélevés en Alsace mais supérieur à la Bourgogne.

Quelles sont les pratiques vertueuses et celles qui ont un impact négatif ?

Comme les études précédentes, les enherbements ont un effet significativement positif sur la vie des sols. Contrairement à la Bourgogne, il y a davantage d’enherbement sur l’étude Provence mais avec des durées et des typologies très variables.

Si la couverture végétale est la clé pour maintenir une bonne qualité écologique des sols, ils sont à adapter à chaque situation et chaque secteur. Des enherbements hivernaux jusqu’en avril peuvent suffirent et sont déjà un levier important, il convient d’éviter les enherbements monospécifiques et/ou avec peu de biomasse.

A contrario, l’intensité du travail du sol a un effet négatif sur la santé des sols, ce qui rejoint les études précédentes.

Les apports de matière organique ont également un effet positif significatif. Néanmoins, ils ne suffisent pas à eux seuls pour maintenir la vie microbiologique des sols : ils doivent être complémentaires d’apport de matière fraiche avec notamment les enherbements ou des broyats.

Les singularités des résultats en Provence

Contrairement à d’autres régions, l’ensemble des parcelles analysées en Provence broyaient et restituaient les sarments au sol. Cette pratique a un effet très positif et doit être maintenue.

Les chercheurs ont relevé des biomasses microbiennes globalement faibles sur l’ensemble du réseau (quantité de microorganismes). En lien direct, ils ont également observé des valeurs de carbone actif (matière organique facilement digestible) déficientes. Le taux de carbone actif des sols constitue un indicateur important à relever sur l’ensemble de notre vignoble et doit devenir prioritaire.

« Augmenter le taux de carbone actif est le principal levier pour nourrir la vie des sols. »

Une disparité observée entre les secteurs

Une forte disparité a été observée entre les secteurs. Les secteurs de la Sainte Victoire et l’Argens-Bessillon se distinguent notamment avec des qualités écologiques supérieures, en comparaison des secteurs du littoral et de la Dépression Permienne. Cette différence s’explique principalement par des pratiques moins intensives avec plus d’enherbements et moins de travail sur les parcelles prélevées sur les deux premiers secteurs (et non par une différence de sol ou de climat).

Une moyenne positive pour l’Agriculture Biologique

Il a également été constaté que les parcelles en Agriculture Biologique avaient des meilleurs résultats en moyenne. En complément, il n’a pas été trouvé de taux de cuivre supérieur au niveau de toxicité sur l’ensemble des parcelles.

Discussion entre les chercheurs et participants

Pour visionner la présentation des résultats avec différents témoignages lors de notre Journée Technique de janvier :

Conclusion

Nos sols sont donc loin d’être morts comme certains peuvent l’affirmer, mais plus ou moins vivants ! Nous retiendrons de cette étude qu’aucune pratique n’est miraculeuse (exit les produits magiques) mais que certaines pratiques adaptées permettent sur plusieurs années de préserver la santé des sols.

Nous poursuivons le projet sous un autre angle avec le parcours Terre Apara via lequel nous constituons des groupes de travail locaux partant également d’un diagnostic.

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